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" Pour moi la destruction de ces statues est un acte citoyen "

 

Rodolphe Solbiac

Je vous laisse vous présenter avant de vous poser quelques questions.

 

Je suis Rodolphe Solbiac, maître de conférences, en études anglophones spécialiste de littérature de la Caraïbe anglophone. En tant que chercheur sur les littératures des sociétés post-coloniales, bien évidemment nous développons un savoir et des compétences sur ce qui relève du maintien de la colonialité. Si ma recherche porte sur la littérature post-coloniale caribéenne, elle s’appuie sur la philosophie Cultural Studies, et se situe dans le champ des « Caribbean Studies ». Elle se structure à partir des thématiques articulées par les trois principales sociétés savantes auxquelles j’appartient.

Je participe en effet aux travaux de la CSA : Caribbean Studies Association et à ceux de la « West Indian Literature Conference » qui elle rassemble les chercheurs qui enseignent la littérature caribéenne dans la Caraïbe. Je participe aux évènements académiques de  la C.A.C.L.A.L.S,  la section canadienne de l’Association Canadienne pour l’Etudes des Langues et des Littératures des Pays du Commonwealth.

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Pourquoi choisir de travailler sur ce territoire en particulier ? La Martinique ?

 

En tant qu’enseignant-chercheur en études anglophones, je ne travaille pas spécifiquement sur la Martinique. Si en tant que citoyen j’ai toujours suivi les débats idéologiques et politiques qui animent la société martiniquaise, je n’avais pas jusqu’à très récemment produit de travaux concernant la Martinique. Ma première étude qui concerne la société martiniquaise est une critique d’art qui porte sur l’exposition de la chercheure et plasticienne Patricia Donatien de décembre 2019. Elle s’intitule « Devoir de mémoire et dénonciation du scandale de l’empoisonnement au chlordécone en Martinique dans l’exposition Tè Bwa,Glo de Patricia Donatien : un plaidoyer artistique pour une réparation et une autoréparation ». Vous la trouverez sur ma page Academia et aussi dans l’ouvrage Réparations une Exigence Urgente pour l’Humanité du Mouvement International pour les Réparations .

L’ouvrage La destruction des statues de Victor Schœlcher en Martinique le 22 mai 2020 constitue donc ma deuxième production et mon premier livre portant sur la Martinique. Il est né d'une volonté de produire une réflexion à destination du grand public en Martinique, et d’essayer de transférer vers cette société une partie du savoir théorique produit, par la recherche en études caribéennes, et en études postcoloniales.

Il s’agit donc de transférer ces réflexions dans la sphère francophone et la  de les mettre à disposition de la Martinique mais également de la France, pour apporter une contribution au débat. Je suis un peu sorti de mon champ mais pas tant que cela car les problématiques sont les mêmes. Mettre ce savoir à disposition du grand public m’a paru nécessaire, car les arguments formulés pour analyser ces actes ont évacué, occulté ou déplacé le débat, des réactions mues par des prises de position qui révèlent de la loyauté envers un camp ou envers la culture officielle.

 

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Pouvez-vous nous parler plus en détail de la loyauté abordée dans le livre et sur les statues perçues comme violentes pour les Martiniquais

 

Au sujet de la loyauté envers la culture officielle française et les détenteurs du pouvoir.

Certaines réactions immédiates à la destruction des statues de Victor Schoelcher ont dénoncé des actes de vandalisme et ont attribué ces destructions à manque de connaissances, chez les auteurs, du rôle de Victor Schoelcher dans l’abolition de l’esclavage. Elles ont été critiques dans un registre pédagogique condescendant, pointant des imprécisions historiques dans les textes et vidéos par lesquels certains des auteurs de ces actes revendiquaient leur action. Ces critiques s’attachaient à rappeler que Victor Schoelcher qui avait fait voter le décret d’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848, n’était par l’auteur de la loi qui, l’année suivante, avait indemnisé les colons propriétaires d’esclaves sans proposer de réparations aux Africains esclavagés. Ceux qui ont tenu ce discours pédagogique se situent d’abord dans la loyauté envers la culture officielle française face à l’exigence exprimée par ces actes d’une plus grande visibilité et d’une reconnaissance effective de la culture vernaculaire des Martiniquais d’ascendance africaine et de leur mémoire. Cette loyauté s’exprime dans des écrits et des prises de parole publiques pour défendre de l’action de Victor Schoelcher et dénoncer la violence de l’acte de destruction des statues. 

Elle ne prend pas en considération la violence permanente que constitue l’hégémonie mémorielle coloniale dans l’espace public. Cette loyauté constitue à la fois une manifestation de violence symbolique et de subalternité.

Dans leur empressement à exprimer cette loyauté envers la culture officielle française (ses institutions, associations, syndicats) et les détenteurs du pouvoirs, ces réactions critiques évitent le véritable débat en n’intègrant pas à leur analyse le fait que ces statues représentaient symboliquement la falsification de l’histoire officielle qui a consisté pendant plus d’un siècle à présenter Victor Schoelcher comme le libérateur des Africains esclavagés en Martinique.

En effet, malgré la découverte, au début des années 1960, de la révolution anti-esclavagiste par laquelle les esclavagés de Martinique avaient arraché au gouverneur de la colonie l’abolition de l’esclavage, le 22 mai 1848, avant l’arrivée du  décrêt d’abolition voté en France,  la célébration de Schoelcher dans l’espace public a continué. 

Cette célébration par des statues, des associations, de très nombreux noms de rues, le nom d’une ville, une bibliothèque, participent à l’hégémonie d’une mémoire officielle eurocentrée, représentée également par les statues Joséphine de Beauharnais (donc le socle célèbre Napoléon Bonaparte) et du conquérant génocidaire des peuples autochtones, Pierre Belin Desnambuc.


 

Sur les statues perçues comme violentes pour les Martiniquais
 

Ces réactions critiques ne prennent pas en compte le fait qu’aujourd’hui des Martiniquais pensent, au-delà des raisons historiques qui ont produit cette réalité, que l’on ne peut plus célébrer un homme qui a œuvré pour une abolition qui n’a pas réparé leurs ancêtres africains. Ceux qui ont renversé les statues de Schoelcher (s’appuyant sur leurs connaissances du rôle de Schoelcher dans la colonisation de l’Afrique) ont attaqué l’hégémonie des symboles de la culture officielle française coloniale et esclavagiste dans son ensemble. 

Le paysage existe dans une relation subjective avec ceux qui habitent le lieu. Ce paysage dit qui sont les habitants de la Martinique. En l’occurrence les paysages urbains de Martinique disent que les habitants de ce lieu sont des européens et que la Martinique est une colonie. Ils disent que la majorité de la population d’ascendance africaine n’existe pas, n’a pas le pouvoir d’agir sur le lieu, ou qu’elle est encore esclave. Les paysages urbains de Martinique produisent une quasi-invisibilité de la mémoire de population d’ascendance africaine, qui n’est représentée que par des monuments installés à la marge, qui de plus réduisent l’ancestralité africaine à l’esclavage.

Ce qu’exigent ces citoyens, (je tiens à les dénommer de cette matière car pour moi la destruction de ces statues est un acte citoyen) c’est un autre rapport au lieu, un autre paysage que celui constitué par les noms de rue et les monuments célébrant des figures de la colonisation (Victor Schoelcher), des colons esclavagistes, (Joséphine de Beauharnais et Napoléon Bonaparte) et des conquérants génocidaires (Pierre Belin Desnambuc). 

Nous vivons un nouveau rapport au lieu aussi bien qu’une nouvelle modalité d’accès au savoir aujourd’hui. Le smartphone et la connexion internet ont conduit à jouer un rôle non négligeable dans la destruction des statues. Durant ces 5 dernières années un enchaînement d'évènements, peu relayés ou commentés par les médias de la culture officielle apportent des savoirs nouveaux sur le passé. Ces jeunes ont appris via les réseaux sociaux qu’aussi bien la statue de Rhodes en Afrique du Sud, que  celle de Gandhi au Ghana, ont été déboulonnée suite à l'action de jeunes. 

Les jeunes martiniquais grâce aux smartphones ont la possibilité d’être au monde instantanément et ceux pour qui émergent une conscience politique favorisée par ce contexte de revendication, sont au monde et s’emparent des problématiques sociétales.  Le contexte de l’année 2O19 est marqué par quelques  événements majeurs : Le 26 mars 2019 le Parlement européen vote une résolution reconnaissant, l’existence de l’afrophobie et d’un racisme structurel envers les personnes d’ascendance africaine dans les pays membres de l’Union européenne.

-Le 17 avril 2019, la Cour de cassation déboute le Mouvement International pour les Réparations (M.I.R) et le Conseil mondial de la Diaspora panafricaine (C.M.D.P.A) de leurs demandes réclamant réparation à l’État français pour crimes liés à l’esclavage.

-La monté de la revendication de réparations de l’empoisonnement au Chloredécone.

Ces jeunes et moins jeunes s’emparent des problèmes selon des modalités qui leurs sont propres. Ils/elles invalident les procédures connues pour le traitement des questions importantes. 

Ils/elles refusent de fréquenter les outils, les associations, d’être enregistrés, de venir aux événements organisés dans les formes de la culture officielle française. - nous vivons une époque terrible où pour toute réunion il faut s’enregistrer et donner des informations personnelles - et ces jeunes rejettent tout ça. Ils sont à la fois au monde et dans le rejet.

Cette présence au monde instantanée qu’ils vivent, l’internationalisation numérique des actions, le caractère glocal des actions dans le monde d'aujourd’hui qui augmente l’agentivité des jeunes partout dans le monde.

 

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On a noté dans nos recherches que certains acteurs s’opposent au déboulonnage. Est-ce que vous pouvez nous en parler plus en détail ?

 

En tant qu’enseignant je suis partisan du pédagogique donc qu’on mette les choses en regard, qu’on organise la mémoire. 

Je pense qu’il faut appliquer de nouvelles dénominations aux rues en laissant la dénomination précédente.  Etant né dans une société coloniale et raciste dont l’idéologie est “épistémicide” et dont la politique culturelle s'est appuyée sur l’amnésie et l’effacement de la mémoire africaine je ne peux être favorable à l’effacement de l’histoire coloniale. 

Dans une situation idéale où les gens se parlent, s’écoutent et collaborent et bien on rebaptise les rues pour que le devoir de mémoire puisse se pratiquer. On installe à côté des statues du colonialisme d'autres monuments, on organise des espaces pédagogiques et didactiques.

Par exemple, concernant la statue de Joséphine dont le socle célèbre Napoléon, il aurait fallu la mettre dans un espace muséal mais cela ne s’est pas fait, malgré les actions menées depuis bien des années.

En l’absence d’organisation didactique de la mémoire, je crois qu’il faut tout de même enlever certaines statues de l’espace public.

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Vous parlez “d’enjeux de réparation dans votre ouvrage”, est-ce que vous pouvez nous en parler plus en détail ?

 

La continuité des effets de la colonisation, de la traite et de l'esclavagisation des Africains définit la portée de ces enjeux de réparation. 

La mise en place par l’O.N.U d’une décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024) autour des axes Reconnaissance, Justice, Développement  constitue une reconnaissance de la continuité des effet de cette  histoire. Elle indique les champs et les enjeux de cette réparation.

Cette continuité est démontrée par bien des travaux produits dans la Caraïbe et en Angleterre. Le site de The University College of London,  influence plusieurs actions de réparations décidées par des sociétés britanniques qui se savent bénéficiaires de l’esclavagisme.  Autre exemple, le trésor britannique a terminé de rembourser à la banque Rothschild le prêt de 20 Millions de livres qui lui avait été accordé en 1834 pour payer des réparations aux propriétaires d’esclaves, donc cette continuité des effets est bien-là. Le prêt a été remboursé jusqu’en 2015 ! Cela veut dire que le contribuable britannique a continué à payer cette indemnisation et que parmi ces contribuables se trouvent des descendants d’africains réduits en esclavage dans la Caraibe.

La réparation de l’estime de soi, du lien social et de la relation femme-homme constitue un enjeu majeur. A cet égard, l’action menée par la Caraïbe s’appuie  sur le produit de la recherche sciences humaines et  sociales et repose sur la prise en compte de la continuité des effets au niveau du facteur humain. Les questions de faible estime de soi, la tendance à la marginalisation et à la non-participation à la vie publique qui demeure eurocentrique posent des problèmes économiques. Il en va de même de la déstructuration familiale, du manque de coopération dans les familles, du clivage entre hommes et femmes, constructions héritée de la société plantationnaire. 

Ainsi, le monument à la gloire du passé colonial exerce sa fonction dans un ensemble de dispositifs et de pratiques qui contribuent à la marginalisation de la culture vernaculaire dans le lieu, empêche la participation de la population et accentue la marginalisation instituée. L’économie martiniquaise est d’ailleurs encore une économie de comptoir, une économie coloniale d'État partagée entre les descendants de colons, une petite frange de la classe moyenne d’ascendance africaine et l'État français. 

De plus, cette réparation concerne la mémoire des Martiniquais,  autant que celle des Français de France. Il faut réparer ces mémoires des multiples occultations clivages et falsifications et créer les conditions d’une convergence des mémoires qui engage tous les protagonistes de l'histoire du Monde Atlantique pour réparer la déshumanisation raciste produite par la modernité dans le Monde Atlantique. 

 

Postcolonialiser la haute culture et l’université

L’écho de la destruction des statues de Schoelcher en Martinique, dans le mouvement Black Lives Matter a contribué à l’une accélération de convergence des mémoires et des histoires entre racisés et non-racisés qui possède une dimension réparatrice. Cette dynamique extraordinaire rencontre des résistances dans la haute culture  française et chez les détenteurs du pouvoir. 

Ainsi , la posture française témoigne bien du caractère problématique du statut de l’histoire en France, du traitement de la mémoire et également du nationalisme académique français. Il témoigne également de ce refus, de ce rejet des champs disciplinaires qui produisent un savoir subversif dans la mesure où il remet en cause des savoirs utilisés dans la haute culture française et qui hors la conscience de ceux qui s’appuient dessus, n’en demeurent pas moins des savoirs coloniaux produits pendant toute la période de la modernité. La modernité fut la période de la  structuration au niveau mondial, d’un capitalisme raciste, s’appuyant sur une l’idéologie élaborée en mobilisant l'Église, comme les savants et qui est en fin de compte une idéologie colonialiste, raciste et sexiste. Pour construire un lien social réparé de sa colonialité raciste et sexiste il est nécessaire de “postcolonialiser” l’université et les savoirs qu’elle enseigne.

On a l’impression que la France reste imperméable aux chercheurs qui ont pu produire des savoirs décolonisés. Son rejet des études postcoloniales dont témoignent des titres d’ouvrages comme “Pour en finir avec les études postcoloniales" il y a une quinzaine d’années  se transforme en attaques dans la presse à la fin de l’année 2019. Aujourd’hui nous rentrons dans une phase de violence institutionnelle envers les chercheurs en études post-coloniales. Ces événements témoignent bien de la continuité des effets de l’histoire coloniale européenne et française.  Il y a deux ans Monsieur Blanquer ministre de l’éducation nationale avait poursuivi en justice le syndicat sud qui avait mis en place des ateliers pour résorber du racisme structurel - cela signifie qu’il niait l'existence du racisme structurel en France. 

 

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Entre 2007 et 2010 l’historienne François Vergès a travaillé sur un sujet de musée post-colonial. Lors de l’interview menée elle nous expliquait que le sujet avait été avorté car il relayait le rôle de la France a un rôle presque anecdotique. Que pensez-vous de ce projet ? Quelle serait la bonne politique mémorielle à mener ?

 

L’échec de la mise en place de ce musée relève de la continuité des effets du colonialisme. Bien-sûr que ce musée n’a pas pu voir le jour ! Et le terrain a été revendu à un descendant de colon très puissant par le maire d’ascendance africaine de la commune qui en était propriétaire! L’échec de ce projet de musée relève de la censure de l’africanité dont je parle dans mon ouvrage. Il tient du fait que les personnes d’ascendance africaine sont elles-mêmes afrophobes. L’échec de ce projet découle également de l’absence de conscience historique de nombre de Martiniquais d’ascendance africaine, et de la persistance de la subalternité dans les rapports entre les ethnos groupes sociologiques et l’afrophobie inculquée.  Dans nombre de familles si on veut « casser l’ambiance » on dit parle de l’africanité des martiniquais. Et cela provoque des réactions qui vont du malaise à la colère.

Quelle serait la bonne politique mémorielle ? La France a les moyens matériels de mener une politique mémorielle qui permettraient aux Français Blancs, ( non racisés ) de connaitre l’importance de l’économie de l’esclavage dans l’histoire de France, d’accéder à la centralité de cette économie trop souvent présentée et donc  perçue comme marginale dans la mémoire française. En grande-Bretagne l’église anglicane a possédé des esclaves, les ecclésiastiques ont possédé des esclaves, Hilary Beckles parle de "slavocracy". En France des travaux montrent que des personnes vivant à Nantes ou à la Rochelle pouvaient avoir des actions dans les sociétés qui participaient à la traite et que cela n’était pas si marginal.

Pour les français d’ascendance africaine vivant dans les dits « départements d’Outre-Mer », ou ailleurs en France, une bonne politique mémorielle doit leur permettre d’accéder aux richesses de leur ancestralité africaine, hors la période esclavagiste. Je trouve que la politique mémorielle, menée depuis 1998 par les fondations successives auxquelles la mémoire de ces Français des anciennes colonies a été confiée se caractérise par deux effets pervers. La poursuite de la politique d’amnésie menée depuis l’abolition et la réduction de l’africanité à l’esclavagisation par la France. Ces deux fondations m’apparaissent comme des instruments de maintien de la domination qui n’ont pas suffisamment oeuvré de manière tangible contre l’amnésie organisée. Cela tient à leur focalisation sur l’esclavage. Il faudrait une fondation pour la mémoire des citoyens français des anciennes colonies. 

 Le slogan “tous nés en 1848” lancé en 1998 dans la cadre de la « célébration » de 150 ans d’abolition par le gouvernement français illustre bien ces travers. Ce slogan invite à l’amnésie, à l’occultation des crimes et responsabilités de période esclavagiste et à l’effacement de l’ancestralité africaine.

Cette politique mémorielle à été instrumentalisée par des groupes comme CM98 et Tous Créoles. CM98 insiste à dire que les Français d’ascendance africaine des Caraïbes sont des descendants d’esclaves une position qui efface l’ancestralité africiane. Celle-ci, en effet, pose la période d’asservissement de l’Africain sur la plantation comme étant la genèse de ce groupe. Cela revient à dire que les Français d’ascendance africaine des Caraïbes sont (essentiellement) des descendants d’esclaves.

Ce fameux slogan “tous nés en 1848” a été recyclé par les békés en “tous créoles”. C’est un slogan prônant l’amnésie qui exerce une fois encore des violences envers les personnes d’ascendance africaine!  En effet le non-accomplissement du devoir de mémoire ne permet pas de régler les discriminations historiques. Le fait de demander aux personnes d’ascendance africaine d’adopter l’enveloppe culturelle des « Blancs Créoles » en dogmes qui ont réprimé l’africanité, revient à  demander aux descendants d’Africains d’adopter la culture de leurs maîtres et bourreaux. Il y a là une arnaque patente ! Cette politique mémorielle doit être revue pour les afrodescendants et pour les afropéens, ceux qui sont en europe, il faut une politique mémorielle qui respecte les droits culturels, de manière positive “non nous ne sommes pas des descendants d’esclaves” mais des descendants de l’egypte antique; et que l’histoire de l’esclavage soit ramenée à ce qu’elle est dans l’histoire de l’humanité, une parenthèse, ou une virgule. 

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