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" L’histoire coloniale de la République ne doit donc pas rester un point aveugle de notre inconscient collectif."

Qui est-il ?

G.Manceron est un historien, spécialiste de l’histoire coloniale de la France,  rédacteur en chef de "Hommes et Libertés", revue de la Ligue des droits de l'homme.  

Il affirme qu'il faut « affronter le passé colonial » et n’a de de cesse d'interroger les ambiguïtés entre les valeurs affirmées par la République et l'ambition impériale de la France du XVIIIe au XXe siècle.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont : L'Enseignement de la guerre d'Algérie en France et en Algérie, avec Hassan Remaoun, Centre national de documentation pédagogique, coll. « Actes et rapports pour l'éducation », 1993 ;  Marianne et les colonies. Une introduction à l'histoire coloniale de la France, La Découverte, 2002 ;  Les Harkis dans la colonisation et ses suites, avec Fatima Besnaci-Lancou (dir.), Les Éditions de l'Atelier, 2008 ou encore Les Harkis, Histoire, mémoire et transmission, avec Fatima Besnaci-Lancou, et Benoit Falaize (dir.), Éditions de l'Atelier, septembre 2010.

 

Positionnement  

“A Paris, la traite a laissé moins de traces visibles dans l'architecture qu'à Nantes ou Bordeaux mais ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas.”

 

«Marianne et les colonies, une introduction à l'histoire coloniale de la France, Gilles Manceron, éd. Découverte, 2003, p. 15»

“Même si le parallèle entre la situation coloniale et les phénomènes de discrimination et de rejet racistes dans la France d’aujourd’hui ne doit pas être établi de manière trop mécanique, la tendance existe d’un «transfert de mémoire» qui conduit à rejouer sous une autre forme et en France même le passé colonial [...]. Impossible de trouver une réponse à ces discriminations et violences de la société d’aujourd’hui, sans un regard lucide sur la colonisation passée.”

 

«Marianne et les colonies, une introduction à l'histoire coloniale de la France, Gilles Manceron, éd. Découverte, 2003, p. 295»

“Sans faire de toute l'histoire de l'empire colonial français un long enfer qui n'aurait été ponctué que de massacres, et sans prétendre - ce qui serait absurde - que tous les Français qui y ont vécu auraient été des brutes cyniques, force est de reconnaître qu'admettre la quasi-exclusion de certains hommes de l'humanité ouvrait la porte sur une sorte de tolérance à tous les excès, qui équivalait, dans bien des cas, à un véritable «permis de tuer». En cela, il n'est pas illégitime de rapprocher les manifestations les plus aigües de la violence coloniale de celle que les conquérants nazis ont déployée en Europe.”

 

«Marianne et les colonies, une introduction à l'histoire coloniale de la France, Gilles Manceron, éd. Découverte, 2003, p. 309»

“L’histoire coloniale de la République ne doit donc pas rester un point aveugle de notre inconscient collectif. Cette histoire est longue et complexe. Elle n’est pas faite, loin de là, uniquement de négations des droits de l’homme, puisqu’elle a été également émaillée, de la part de beaucoup de Français, trompés par le discours officiel et qui croyaient sincèrement en lui, d’une immense volonté de les transmettre. Mais ceux qui, animés de cette conviction, ont essayé de les mettre en œuvre au sein d’un univers fondé sur l’inégalité et l’injustice ont été pris, malgré eux, dans un piège de l’histoire : la condition première de la colonisation, consistant à diviser l’humanité entre Européens civilisés et indigènes coloniaux, rendait vains leurs efforts et ouvrait la voie à la possibilité de tous les crimes et de tous les abus.”

 

Solutions envisagées

Bertrand Tillier évoque une pluralité de possibilités (du maintien au retrait). Une des issues les plus intéressantes serait un lieu dédié, “conservatoire”, à ces statues. Cela permet de conjuguer deux dimensions essentielles : déplacer les statues qui posent problème, conserver la visibilité de ces œuvres d’art neutralisées. 

Dès lors, ce lieu “conservatoire” formerait une sorte de voie médiane, permettant d’éviter de tomber dans une forme d’excès où ne veut toucher à rien et on sanctuarise les statues, sous prétexte de leurs érections passées, qu’elles doivent continuer à subsister, même si elles blessent des sensibilités d’un certain nombre de personnes.

 

Cela permettrait également d’aborder la question de la transmission, laissant la possibilité à un moment ou à un autre, de relire autrement ces monuments et éventuellement d’en faire autre chose.

 

 

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Ressources

 

 

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