top of page

" Il faut que le symbole de ce qui ne doit plus jamais se passer, reste dans l'espace public, mais qu'on l'accompagne d'un dispositif critique qui soit fait dans le respect"

Qui est-il ?

Karfa Sira Diallo est un essayiste, éditorialiste et consultant franco-sénégalais, engagé depuis de nombreuses années sur les questions de la diversité culturelle et du travail de mémoire, en particulier autour de l’esclavage et de la colonisation. Il dirige actuellement l’association internationale Mémoires & Partages, basée à Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et Dakar. À ce titre il a participé à la reconnaissance du passé négrier de la ville girondine, et a obtenu le vote par le Sénégal de la première loi africaine reconnaissant la traite des noirs et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Il réalise également de nombreuses expositions documentaires sur la mémoire, parmi lesquelles Frères d’âme, héritages croisés de la Première Guerre mondiale, qui a reçu le label de la Mission centenaire 14-18. En 2019, à la demande de l'ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, Karfa Diallo intègre le conseil d'orientation de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage.

Lors de son interview  pour France Bleue en janvier 2021, il s’exprime à propos des symboles tels que les statues que l’on retrouve dans l’espace public française et indique que les mesures doivent être revendiquées et médiatisées au maximum afin d'engendrer une appropriation collective.

​

Positionnement  

 “Il faut que le symbole de ce qui ne doit plus jamais se passer, reste dans l'espace public, mais qu'on l'accompagne d'un dispositif critique qui soit fait dans le respect”.

 

Il est essentiel de passer en revue et d’analyser toutes les statues et noms de rues de l’espace public afin de révéler toutes les injustices et les inégalités que l’on y trouve.  En effet, la question n’est pas seulement celle de l’histoire, de l’identité de chacun, ni celle du racisme passé et présent, mais la question de l’espace public qui se pose. Cet espace qui devrait appartenir à tout le monde et à personne. Or, sans démocratie, cet espace ne peut être qu’un lieu où se règlent les conflictualités.

 Pour lui, débaptiser ne semble pas être une option car cela reviendrait à nier l’histoire.

 

 “ La pédagogie doit se fonder sur la nécessité de faire vérité. Faire vérité, c'est arrêter d'honorer des personnalités qui ont développé une théorie raciste violente de domination, qui à l'époque, était majoritaire dans l'opinion.”

 

Le maintien dans l’espace public permet de ne pas oublier mais d’éduquer, d'instruire, d’apprendre sur ce passé qui marque encore le présent. La signalétique urbaine doit être réajustée pour redonner du sens : elle doit être exemplaire et refléter les valeurs d’aujourd’hui.

​

Solutions envisagées

Pour résoudre la controverse, ses propositions sont majoritairement axées sur la pédagogie. Cela passe par exemple par la promotion d’un travail de mémoire autour des héritages de la colonisation au niveau local, national et international.  Développer le concept de dialogue des mémoires serait également à prendre en compte, ainsi que la valorisation d’une  gouvernance mémorielle par le biais des politiques publiques locales, nationales et internationales. Enfin, il faudrait développer la valorisation du patrimoine historique à travers des actions culturelles, artistiques et scientifiques, et proposer des plaques annexes aux monuments représentant des personnalités controversées qui remettraient du sens dans la signalétique urbaine qui doit être exemplaire et refléter les valeurs d’aujourd’hui.

​

Ressources

​

​

bottom of page