top of page

SILYANE LARCHER

"Mais une question doit nous interroger, à quelles conditions les politiques publiques peuvent construire un espace partagé ?"

Qui est-elle ?

S. Larcher est une chercheuse en sciences politiques (CNRS/EHESS). Sa thèse était consacrée « aux tensions entre universalisme républicain, situation coloniale post-esclavagiste et fabrique de la « race » dans le contexte des Caraïbes françaises ». Elle s’intéresse d’un côté à l’essor de l’afro féminisme en France. De l’autre, ses recherches portent sur « l’impact du passé colonial et l’expérience vécue du racisme au quotidien dans la conception que des français de trois histoires coloniales et migratoires différenciées se font de leur citoyenneté. ». Elle est l’auteure de l’Autre citoyen : l’idéal républicain et les Antilles après l’esclavage.  Le 31 mai 2020, elle prend la parole dans un billet sur le blog de Médiapart. Elle livre une réflexion sur « la patrimonialisation de la domination subie » en Martinique, de l’héritage de Schœlcher et du Schoelcherisme.

​

Positionnement  

Elle aborde la question de e l’héritage de Schœlcher et du Schoelcherisme, et au-delà de l’ignorance du passé esclavagiste en Martinique, il y a surtout : “l’expression d’une immense colère mêlée d’impuissance, la volonté d’effacer toute trace de Victor Schœlcher de l’espace social martiniquais résonne comme l’expression d’une blessure intime en même temps qu’une demande criante de références historiques locales auxquelles rattacher publiquement une même communauté, désir avide d’affiliation à un récit vernaculaire d’héroïsme.”

 

«Des statues contestées #3. Antilles, États-Unis, les épicentres de la contestation»

“Il y a un contexte local de contestation de la présence des colons, descendants des blancs créoles sur le sol martiniquais à travers leurs pouvoirs éco et sociale qui a rencontré un moment commémoratif spécifique à la Martinique, le 22 mai.” 

 

“La coexistence dans l’espace public du mythe ancien d’un libérateur européen des esclaves des

Antilles avec tant d’autres statues, noms de rues et monuments apparaissent comme des révérences

anachroniques à la geste coloniale”.

 

“Les militants font le parallèle entre passé post-esclavage et présent inégalitaire.” 

 

«Des statues contestées #2. Aux sources de l’iconoclasme» (58:40)

“La statue de Joséphine de Beauharnais a régulièrement été contestée à travers des actes, elle a été décapitée et du sang rouge a été jetée sur elle pour montrer une alliance entre le groupe des blancs créoles”.

 

“Il y a une critique locale du statuaire patrimonial lié à l’histoire de l’abolition et l’histoire de l’esclavage en Martinique qu’on ne peut pas comprendre sans une forme de demande sociale, d’une présence plus forte de symboles politiques et mémorielles en lien avec une participation active des descendants d’esclaves ou des anciens esclaves dans l’histoire du processus abolitionniste antillais.”

 

« Des statues contestées #5. Déboulonner, et après ? ». (01:00:00)

“Je pense que la question de déboulonner ou ne pas déboulonner doit rester dans les mains de la concertations publiques. Les habitants et les élus, notamment des villes. Mais une question doit nous interroger, à quelles conditions les politiques publiques peuvent construire un espace partagé ?”

 

Elle est peu favorable aux politiques mémorielles, en tout cas : “je ne crois pas à l’efficacité symbolique des politiques mémorielles pour répondre aux inégalités sociales.”

Pour elle, cette question doit nous permettre d’interroger les valeurs véhiculées dans l’espace public, en tant qu’espace commun, c'est-à-dire partagé.

 

Solutions envisagées

Pour elle, il est impossible de créer un espace partagé s’il existe une politique mémorielle univoque, un seul sens du rapport au passé. Il faut trouver des modes consensuels qui doivent faire l’objet d’une constatation publique. Elle évoque notamment les contre-statues ou d’autres constructions artistiques comme des voies possibles.

​

Analogie

Par association d’idées, on l’affilie aux acteurs Sarah Gensburger et Magali Bessone.

​

Ressources

​

bottom of page