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A Bordeaux on ne déboulonne pas,

on explique, on n’enlève pas, on efface pas,

on vient dire et expliquer "

Qui est-il ?

Y. Lopez est un sociologue français ayant écrit sur la Question noire en France. Chargé de mission mémoire à la ville de Bordeaux, il a fait partie de la commission organisée par Myriam Cottias. 

Il a été le rapporteur de la Commission Bordelaise pour la mémoire de l’esclavage et de la traite négrière ayant publié son rapport en 2018. En se fondant sur les réflexions de mémoire réalisées par la ville de Nantes, la Commission de Bordeaux à cherché à reproduire ce travail et a livré son rapport.

Les politiques mémorielles de Bordeaux ne sont pas désarticulées de la position nationale sur la question.

 

Positionnement  

Les conclusions tirées par ce rapport sont celles d’un travail de mémoire impliquant la constitution d’explications et non d’effacement avec l’érection d’un espace urbain de mémoire.  Déboulonner et enlever des noms de rues serait aller à l’encontre de la pédagogie bien que le quotidien en cohabitation avec soit “pénible”. Il y a une nécessité concernant le fait d’avoir un espace de mémoire, de recueillement dans Bordeaux, de rassembler la population à travers une somme d’actions qui permettraient à la fois d’apaiser les mémoires, de diffuser l’histoire et de construire une sorte de cohésion d’ensemble entre bordelais et bordelaises pour la diffusion d’une histoire commune, à la fois nationale mais aussi locale.

 

“Avoir le pouvoir de nommer des rues à travers des noms permettait d’asseoir son pouvoir et d’effacer les victimes, les personnes traitées, esclavisées.”

 

“Je trouve que déboulonner, enlever les rues, les noms de ces personnes là va à l’encontre de la vertu de la pédagogie. Je trouve que c’est pénible qu’il y ait des statues de Colbert devant l’Assemblée Nationale, c’est pénible que certaines rues portent le nom de telle ou telle personne, c’est pénible à Bristol qu’il y ait une statue de Colson mais est ce que effacer et enlever est la meilleure chose pour les plus jeunes ?”

 

“On peut créer de nouveaux lieux de mémoire et d’histoire tout en faisant de ces lieux des lieux de contradictions, des lieux de savoir, d’explications.”

 

Solutions envisagées

L’idée du parcours mémoriel qui est déjà en place a une place majeure dans la politique de Bordeaux. La ville mise sur une pédagogie hors les murs, loin des musées pour toucher le plus grand nombre. On ne déboulonne pas, on explique à travers des plaques de rues. Cette démarche de régulation n’est effective qu’à partir du moment où la politique mémorielle engagée va dans le sens d’une explication. Par la suite, il faudra travailler sur les questions coloniales pour savoir ce qui s’est passé après l’esclavage et quelles conséquences la traite de l’esclavage a eu pendant les décennies après 1848.

Analogie

Par association d’idées, on l’affilie aux acteurs Rodolphe Solbiac, Karfa Diallo, Jacqueline Lalouette et Karen Taieb.

 

Ressources

  • “Mémoire et discrimination : quelle politique publique de lutte contre l’oubli ? Le cas de la mémoire de l’esclavage à Bordeaux”. Cairn (2019). Disponible en ligne :

https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-la-lcd-lutte-contre-les-discriminations-2019-1-page-75.htm

  • Entretien réalisé par nos enquêteurs.

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