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“Les statues sont des choix politiques, ce qui veut dire qu’on peut revenir sur ces choix.”

Qui est-elle ?

Politologue et militante féministe décoloniale française, ancienne présidente du Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, Françoise Vergès interroge les problématiques de l'esclavage colonial et les phénomènes de créolisation en utilisant des théories politiques insistant sur les logiques postcoloniales. En réponse à la vague iconoclaste de mai 2020, elle prend position en faveur du déboulonnage des statues en participant à de nombreux débats ou en signant des pétitions. 

 

Le combat de Françoise Vergès consiste en la conservation et la diffusion de l’histoire des immigrés de couleur.  Elle souhaite que la France regarde toute son histoire dans toute sa complexité. 

 

Entre 2007 et 2010, elle a travaillé sur un projet de musée postcolonial pour le XXIe siècle.

Militant pour que l’esclavage soit reconnu, elle fait partie de ceux qui ont œuvré pour qu’un jour de commémoration sur l’abolition de l’esclavage soit voté par l’Etat.

 

Positionnement  

La question du déboulonnage des statues racistes et coloniales est une question de justice mémorielle. En effet, ériger des statues en l’honneur de certaines personnes est une question de choix politiques mémoriels. Et ces choix peuvent être questionnés.  

 

“C’est vraiment la question de l’esclavage et du colonialisme qui pose question en France.  En fait, si la réaction est si violente, c’est parce que cela touche à l’histoire de l’esclavage, de la colonisation qui restent des domaines qui provoque en France des réactions qui dépassent l’entendement.”

 

“Les statues sont des choix politiques, ce qui veut dire qu’on peut revenir sur ces choix.”

 

Elle estime que les demandes de déboulonnages s’inscrivent dans une lutte antiraciste large qui doit être complétée par un meilleur enseignement de l’histoire coloniale, en acceptant d’admettre que des héros du « récit national » ont soutenu la déportation d’Africains et leur esclavage, que le racisme négrophobe est né sur le bateau négrier, et que la situation déplorable des Outre-mers qui ont connu l’esclavage est notamment liée à ces siècles d’histoire.

 

“La France c’est une République, mais une République qui a des colonies.”

 

“Les statues d’esclavagistes ou de colons en France sont aussi insultantes qu’elles le sont en Guadeloupe, en Martinique ou à la Réunion mais ce qu’il y a de plus dans les Outre-mer, c’est qu’il y a une mise en cause profonde du fait que l’abolition (de l’esclavage) n’a pas eu lieu, qu’elle n’est pas complète.”

 

“Le déplacement de l’espace public, de ces statues ou de ces monuments est important car il y a une violence symbolique dans leur présence.”

 

Solutions envisagées

De son point de vue, il faudrait absolument déplacer les statues d’esclavagistes. Elles ne devraient pas être dans l’espace public. Elles sont les traces d’un choix politique. Un panneau explicatif ayant une visée pédagogique ne suffirait pas.

 

“La plaque est lue une fois sur dix, donc elle ne suffit pas. Alors, il faut de l’éducation. Qui passe par des visites de la ville, peut-être même avant que les statues ne soient déboulonnées.” 

“Plus d’éducation à l’école et une diffusion de ces informations, par des blogs, qui sont facilement accessibles.”

 

Le lieu de destination de ces monuments retirés de l’espace public doit être discuté démocratiquement. Elle n’est pas convaincue que la solution muséale soit optimale car pour elle il n’existe pas de musée réalisant un traitement non européencentré sur la question esclavagiste et coloniale.

 

Analogie

Achille Mbembe

Louis-Georges Tin

Pierre Tévanian.

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Ressources

  • “Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions”, rapporteur général du rapport remis au Premier ministre le 12 avril 2005 pour le Comité pour la mémoire de l’esclavage (100 p.)

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