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"Pour mettre fin à l’offense sans effacer l’histoire, remplacer ces statues par d’autres statues, rendant hommage à des esclaves, célèbres ou anonymes, commémorant leurs souffrances et leurs luttes."

Qui est-il ?

P. Tévanian est un militant et essayiste, agrégé de philosophie. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Le racisme républicain : réflexion sur le modèle français de discrimination paru en 2002 ou encore Chronique du racisme républicain en 2013. Il est le fondateur, avec Sylvie Tissot, du collectif « Les mots sont importants ».  Il s’est exprimé au sujet des statues dans son livre Politiques de la mémoire mais également au cours de différentes interviews.

Positionnement  

L’essayiste prend position en faveur du déboulonnage sur le site internet du collectif « Les mots sont importants », dans son article « Déboulonnage civique. Réflexions sur la guerre des statues », en réaction à l’éditorial publié par Laurent Joffrin dans Libération.

 

Il attaque tous ceux qui font de ces statues une question historique et non une question mémorielle. Ce qui pose problème c’est les asymétries mémorielles : “l’inégalité de traitement des différentes « communautés » et de leurs différentes « mémoires ». 

 

“La dénégation des torts passés et l’injonction à l’oubli faite aux descendants de victimes constitue pour cette raison une violence symbolique qu’aucun bon républicain blanc n’accepterait pour lui-même. ” 

 

Il veut remplacer les statues, “mettre fin à l’offense sans effacer l’histoire, remplacer ces statues par d’autres statues, rendant hommage à des esclaves, célèbres ou anonymes, commémorant leurs souffrances et leurs luttes.” Il faudrait faire de ces figures des “objets d’études” et non des “objets de vénération”.

 

Solutions envisagées

“Premièrement, par égard pour les Noirs, et par pédagogie pour les Blancs, déboulonner toutes les statues de Colbert.”

 

“Deuxièmement, pour les mêmes raisons, et pour mettre fin à l’offense sans effacer l’histoire, remplacer ces statues par d’autres statues, rendant hommage à des esclaves, célèbres ou anonymes, commémorant leurs souffrances et leurs luttes.”

 

“Troisièmement, donner à Colbert, comme objet d’étude, la place qu’on lui retire comme objet de vénération : accorder plus de temps, dans l’enseignement scolaire et périscolaire, à parler de Colbert l’esclavagiste et de cette œuvre de Colbert qui n’a rien d’anecdotique : le Code noir.” 

 

“De nouveaux choix dans le patrimoine existant, de nouvelles idoles, moins compromises que les idoles présentes, mais aussi la création de nouvelles statues, représentant des personnalités illustres, mais aussi des anonymes, ou encore des formes abstraites.”

 

“Ainsi mémoire et histoire seraient-elles réunies et la statue changée en instrument pédagogique (...) immense enseigne s’impose à la vue de tout le monde, tandis qu’une plaque explicative n’est lue que par celles ou ceux qui passent juste devant, ont la chance de l’apercevoir et le temps de la lire.”


“L’autre, négative : garantir au maximum l’absence, dans l’espace public, de tout reste d’hommage aux bourreaux ou de complaisance pour leur idéologie – et là encore il reste beaucoup à faire, ou plutôt à défaire, et notamment à déboulonner.”

Analogie

Par association d’idées, on l’affilie aux acteurs Achille Mbembe, Françoise Vergès, Louis-Georges Tin.

Ressources

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